En 1790, les « lettres patentes du Roi » régissent la constitution des municipalités. Ce que nous connaissons de la municipalité s’appelle alors le conseil général de la commune de Ruffey et Echirey. Ruffey fait alors partie du canton de Saint-Julien, appartenant lui-même au district de Dijon. Le maire est élu pour deux ans par les citoyens actifs (masculin), de plus de 25 ans, il prête serment au roi et à la nation mais n’a aucun pouvoir. Dans ces conditions, avec ce que nous avons pu retrouver, le premier maire qui signe maire s’appelle Jean MORIZOT (1790-1793).
En nous basant sur le calendrier révolutionnaire nous trouvons ensuite Antoine PONCET (An II-III), Claude MAIRET (An III-IV), Pierre BUSFIERRE (An IV-V), Pierre MORIZOT (An V), Claude MAIRET (An VI), Claude BRULEY (An VI-VII), Jean baptiste LOMBARD (An VII). Ce dernier est alors président du canton du Val JULIEN. Ses prédécesseurs, ainsi que Claude ROUYER (An VIII), signent « Officier public » ou « Agent municipal » . L’An VIII, voit une nouvelle fois Pierre BUSSIERE (AnVIII-XIII), avec la réapparition du Calendrier Grégorien sur ordre du premier Consul, le 1°janvier 1806. A partir de l’An VIII, le nom de maire réapparait définitivement. Pierre BUSSIERE a acheté sur ses propres deniers le premier registre de délibération. Les principales préoccupations de cette époque sont les échanges de titre de propriété et les choix du garde champêtre.
Denis GRUARDET (1806-1807) lui succède mais suite à son décès prématuré, est remplacé par Nicolas CLAIR (1807-1815). A cette époque les maires, choisis hors du conseil, étaient désignés par le préfet ou le 1° consul pour les villes de plus de 5000 habitants (loi du 28 pluviôse an VIII). Quelques décisions prises alors : en 1811 arrêté du préfet pour interdire l’utilisation de bois pour lier les gerbes, en 1813, démolition de la halle située au centre du village.
Claude ROUYER (1815-1820) lui succède suivi de Nicolas CLAIR (1821-1829). Il semble que l’adjoint Claude SAUSSIE exerce pendant presque un an le rôle de maire en 1820. Pendant cette période la commune devient Ruffey-lès-Echirey (1826), connaît un recensement.
Une délibération est lancée pour la construction des trois lavoirs. Jean BLAGNY (1829-1830), prend la suite après que FREMIOT eut refusé le mandat, et les conseillers prêtent serment.
Vient ensuite Claude SAUSSIE (1830-1842) après la démission de Sébastien SAUSSIE (maire pendant 10 jours). La loi du 21 mars 1831 a instauré le choix des maires au sein du conseil municipal mais ceux-ci sont toujours désignés par le préfet ou par le roi pour les villes de plus de 3000 habitants, les électeurs devant avoir plus de 21 ans et être parmi les plus imposés de la commune.
Claude FOUILLARD (1842-1848) prend sa succession, après que SAUSSIE ait démissionné. Sous son mandat, des problèmes apparaissent entre Bellefond et Ruffey-lès-Echirey concernant des pâtis donnés par Desbarre en 1577, et à propos de leur juste répartition : intervention de géomètres et procès à la clef. La nouvelle église est réceptionnée en 1844. Claude FOUILLARD connaît lui-même des problèmes, certains habitants, contestant le fait qu’il soit à la fois maire et buraliste demandant qu’il fasse un choix : finalement il abandonnera son poste de buraliste.
Jean GUILLEMIN (1848-1851) prend la suite, le maire est alors élu par les conseillers municipaux mais dans les villes de plus de 6000 habitants, ils sont nommés par les préfets (loi du 30 Juillet 1848). Ce maire connaît également certains problèmes, la délation est à son comble. Ainsi, un groupe d’habitants le dénonce aux autorités pour ne pas avoir empêché des chants séditieux entonnés par des rouges venus de Dijon ou de ne pas être intervenu lors de l’agression de l’ancien maire FOUILLARD par un certain Jean Baptiste DRIE. Ce dernier est condamné à un mois de prison pour coups et blessures. Jean GUILLEMIN, lui, est suspendu pendant trois mois (remplacé par BUSSIERE) puis finalement révoqué en 1851, BUSSIERE assurant la transition jusqu’en 1852.
Son successeur, Nicolas MIDAN (1852-1870) après des élections annulées une première fois faute de votants, est finalement élu Mais un nouveau décret de Napoléon III (26 mars 1852) clarifie la situation pour l’avenir, en rétablissant la nomination par le préfet des maires et des adjoints (choisis hors conseil municipal) pour les communes de moins de 3000 habitants. Nicolas MIDAN doit prêter serment : « Je jure obéissance à la constitution et fidélité à l’empereur ». La commune devra assumer l’occupation par les prussiens après la défaite de 1870 de cette partie de la France. La municipalité votera un règlement pour la fourniture d’avoine et organisera la réquisition des chevaux. Les personnes s’y soustrayant encourent des sanctions. Au cours de ce mandat, Nicolas MIDAN enverra une lettre de soutien à Napoléon III après l’attentat de 1867. Quelques actions pour la commune : achat de pompes à incendie et drainage des pâtis. Nicolas MIDAN est révoqué en octobre 1870 et remplacé par des maires qui auront un mandat assez court :
Jean GUILLEMIN (1870-1871) puis, Charles MERCIER (1871-1873) démissionneront successivement. Ils seront suivis par Nicolas MERCIER (1873-1874), et de nouveau par Nicolas MIDAN (1874-1876). Depuis 1871, les maires sont élus pour cinq ans par les conseillers municipaux sauf dans les villes de plus de 20 000 habitants et les chefs lieu de canton.
Jean GUILLEMIN (1876-1878) revient, suivi pendant un an par Nicolas MERCIER (1878-1879), et à nouveau nous retrouvons Jean GUILLEMIN (1879-1884). Pendant son mandat, la loi électorale de 1882 établira que le maire et les adjoints seront élus par le conseil municipal (sauf à Paris) et une nouvelle loi en 1884, ramènera le mandat municipal à quatre ans. En 1880, le préfet exigera que le 14 Juillet soit fêté avec dignité.
Henry JOUDRIER (1884-1888) lui succède. Quelques faits intéressants du mandat : la commune fait l’acquisition de fusils scolaires pour initier les élèves au maniement des armes, le désir de revanche sur la défaite de 1870 est bien ancré dans les mentalités. Par ailleurs, la commune enverra une lettre de soutien à la famille de Victor HUGO mort en 1885. L’autorisation de l’introduction des cépages américains est accordée. Un arrêté interdit les processions à Ruffey-lès-Echirey pour éviter de troubler l’ordre public. Quatre nouveaux maires se succéderont ensuite :
Joseph BRULE (1888-1892), François VERLOT (1892-1896), Pierre MONGEOT (1896-1904), Claude MIDAN (1904-1908).
Philippe PACOTTE (1908-1925), sera maire pendant la Grande Guerre. Au cours de cette période, la vie municipale est consacrée à cette situation. Le nombre de conseillers sera rarement plus de cinq et certains comptes rendus font même état de trois conseillers présents à un conseil. Les autres, dont le maire étaient mobilisés ou prisonniers. La municipalité vote des allocations pour les troupes stationnées à Ruffey-lès-Echirey pour l’achat de combustible divers, pour les réfugiés des zones envahies, ou pour les mobilisés. Philippe PACOTTE revient en décembre 1917. La commune décide de faire ériger un monument aux morts en janvier 1919 avec une participation des habitants et adressera une lettre de remerciement au Général Pershing la même année. En 1922, le clocher de l’église est peint en bleu, blanc et rouge.
Georges GODOT (1925-1935), fut ensuite élu maire et en 1929 la nouvelle loi électorale fixa la durée du mandat à six ans. Pendant ce mandat, il fut procédé par le préfet à l’exclusion d’office de trois conseillers municipaux pour trois absences consécutives sans motifs valables. Vient ensuite :
Arsène PACOTTE (1935-1937), qui décède prématurément au cours de son mandat.
Léon VOIRET (1937-1944) le remplaça et eut à gérer la période de la guerre. Une nouvelle fois, le conseil fonctionne avec un nombre réduit de conseillers sept, puis quatre, pour les mêmes raisons que lors de la dernière guerre. Les chevaux sont réquisitionnés, la mairie confectionne des cartes d’alimentation, les conseils sont espacés. Pendant l’occupation, l’école de garçons et les logements des maîtres sont occupés par les allemands et les instituteurs sont obligés de se loger par leurs propres moyens.
Stéphane MARTIN (1944-1945) est élu pour un an et remplacé par Jean Baptiste MOUILLEBOUCHE (1945-1947). Ce dernier organise un banquet en novembre 1945 pour le retour des prisonniers. Ce maire, qui restera adjoint, cède la place à Jean PACOTTE (1947-1974), fils d’Arsène, qui a une place de choix dans cette présentation car il occupa le plus longtemps le poste de maire. Cette longévité, associée à la stabilité revenue après les guerres, ont permis de jeter les bases pour faire entrer Ruffey-lès-Echirey dans l’ère moderne. Ses successeurs ont ainsi pu continuer ce travail. Durant ce mandat naissent syndicats intercommunaux : eau, électrification, assainissement, chemins. De nouvelles classes ouvrent, et un programme de travaux est engagé. Déjà la commune cherche à préserver les terres de bonne qualité en refusant l’extension de la ville de Dijon sur le domaine agricole. Les prémices de la communauté de communes sont sous-jacent avec la création du « Syndicat de la voie romaine et de la vallée de la Norge » en 1971 ainsi que de la vie associative par la création de la SCS en 1960. Ruffey-lès-Echirey doit s’adapter et se résoudre à la vente de la bascule à la ferraille, et à la suppression de l’activité de sa gare. Jean PACOTTE décède au cours de son mandat et est remplacé par Marcel MILLIARD (1974-1977). L’aménagement du nouveau cimetière est décidé. La vente du corbillard municipal est votée, marquant ainsi la fin d’une tradition ancrée dans l’imagerie populaire.
Roger PAGGI (1977-1995), Michel BLANC (1995-2014) puis Nadine MUTIN (2014-…) ont assumé et assument la continuité depuis qu’un maire existe à Ruffey-lès-Echirey.